Veille scientifique


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Sélection d’articles récents en écho OPH

Comme le quizz didactique / cas clinique, cette rubrique de veille scientifique (revue d’articles récents de notre spécialité) me tient à cœur mais paraît assez difficile à mettre en place – tout le monde a une (±) bonne raison de décliner la charge de s’en occuper. Merci donc à Mickaël Sellam d’avoir écrit cette veille scientifique n°1, et d’avoir commenté ces deux premiers articles choisis parmi une dizaine sélectionnés par Magali Albrieux pour un travail récent. Il pense, et je suis d’accord avec lui, que ce serait bien que cette rubrique soit tenue alternativement par un membre différent chaque fois – à raison de tous les deux mois, il faut donc 5 à 6 personnes différentes par an pour prendre en charge cette rubrique. Nous avons pris du retard, et ce site que je pensais accessible en janvier, ne le sera finalement que début avril. J’aimerais (utopie ?) qu’il y ait une réactualisation du site en mai (à l’occasion de notre réunion lors de la SFO), en juillet, en septembre, puis en novembre (à l’occasion de notre réunion anniversaire pour les 30 ans). Puis essayer de redémarrer à partir de janvier en 2020. Je vais essayer de m’occuper de la prochaine pour le mois de mai. Je fais donc un appel à 4 membres pour s’occuper de cette rubrique d’ici la fin de l’année. Il y a peu d’articles publiés en échographie, mais il est quand même intéressant de se tenir au courant des nouveautés. Cette rubrique est donc là pour nous inciter et nous aider à lire des articles récents régulièrement. Voici comment je vois l’organisation pratique : Sur PubMed, il faut faire plusieurs recherches : Echography / Ultrasound / Doppler / UBM / HFU AND Eye /Orbit. Parmi tous ces articles, on peut faire ensuite la sélection sur les résumés. Après, si nécessaire, je peux me procurer les versions .pdf sur le site de la Fondation. Et finalement, j’envoie le tout, les commentaires et les articles à Emmanuel Lagarrigue pour qu’il les mette sur le site à la rubrique veille scientifique. 
Bonne lecture !
Et merci de me contacter (oberges@wanadoo.fr) si vous êtes OK pour prendre en charge une veille scientifique d’ici la fin de l’année.


01

High Frequency Ultrasonic imaging of the anterior segment using an annular array transducer

Ronald H Sivermann, Jeffrey A ketterling, Jackson Coleman

Ophthalmology 2007;114:816-822

Il s’agit d’une étude expérimentale menée sur des yeux de cadavres humains, de lapins vivants et d’yeux de bœuf morts, visant à étudier les possibles avantages d’une sonde ultrasonore présentant comme caractéristique originale d’envoyer des signaux concentriques.

Le facteur limitant des sondes de très hautes fréquences (> 35 MHz) est leur profondeur de champ réduite, le plus souvent < 1 mm. Habituellement la résolution augmente (et la pénétration du signal diminue) avec la fréquence.  

Les auteurs ont fabriqué une sonde émettant des ultrasons à 40 MHz à partir de 5 transducteurs annulaires qui sont excités de façon séquentielle de façon à effectuer une sommation des données (le procédé utilisé s’appelle focus synthétique par opposition au focus géométrique où les signaux sont émis en même temps). La sonde prototype a été testée comparativement à une sonde ne comportant qu’un seul transducteur, de même fréquence, même longueur focale et même bande passante.

Les résultats ont montré sur tous les yeux étudiés :

– une amélioration du SNR (Signal Noise ratio) par sommation des échos et moyennage du bruit

– une amélioration de la résolution latérale et de la profondeur de champ (pénétration tissulaire) d’un facteur 6 : de 1 mm (pour la sonde de référence) à 6 mm (pour la sonde testée ici) !

Les inconvénients de la sonde annulaire sont liés, selon les auteurs de l’étude, aux limitations du prototype et de la lenteur d’acquisition et de traitement des données, facilement améliorables.



02

Long term ultrasonic follow up of choroidal naevi and their transformation to melanomas.

I Kaiserman, N Kaiserman, J Pe’er

Br J Ophthalmol 2006;90:994-998

Etude Clinique retrospective visant à déterminer les caractéristiques échographiques de risque de transformation maligne d’un naevus choroïdien. Cette étude, basée sur 659 yeux présentant un naevus choroïdien au fond d’œil, a permis d’isoler 165 naevi suspects (critères de Shields : > 2 mm d’épaisseur, pigments orange, réaction exsudative associée, localisation juxta-papilllaire) suivis sur 5 ans. 

Les critères échographiques retenus de risque (p<0.05) de transformation maligne sont les suivants selon les auteurs :

– épaisseur >2.0 mm (aucun naevus < 1 mm d’épaisseur suivi sur 5 ans ne s’est transformé en mélanome)

– diamètre de base > 7.0 mm

– réflectivité interne de la lésion < 60%

– Indice K > 14.5 (développé par les auteurs, recoupant les principaux indices ci-dessus + la localisation de la lésion) : largeur de la lésion + 4 x épaisseur +1 (si le naevus est en nasal) + 1 (si le naevus est au pole postérieur). 

Les auteurs insistent également sur l’importance de la surveillance dans le temps et relèvent que 2.6% des naevi qui sont devenus mélanomes l’ont été dans les 18 mois après leur premier examen.